Selon le professeur James A. Robinson, prix Nobel d’économie 2024 en séjour à l’université de Dschang, plusieurs éléments culturels et sociologiques de l’Afrique précoloniale peuvent permettre au continent d’avoir son mot à dire dans le concert des Nations d’où un appel à revisiter cette période que l’économiste qualifie de riche.

Mercredi 4 juin 2025, l’amphi 600 de l’université de Dschang a accueilli une somité de l’économie mondiale. Le professeur James A. Robinson, habillé en vêtement traditionnel de l’Ouest du Cameroun, a tenu en haleine la communauté universitaire de Dschang a travers une conférence très courrue.

Le professeur Nguimkeu Pierre, économiste camerounais basé à Georgia State University et alumni de l’université de Dschang a joué un rôle déterminant dans la concrétisation de cette rencontre qui est une première en Afrique Francophone, martèle le recteur Roger Nanfosso.

Professeur Nguimkeu Pierre/ Alumni de l’université de Dschang actuellement à Georgia State University

Le professeur James A. Robinson et l’héritage de l’Afrique précoloniale.

L’éminent spécialiste en économie politique postule que les liens humains et la cohésion sociale constituent le véritable capital du continent. Selon lui, l’Afrique possède une tradition remarquable d’organisations sociales complexes avant même la colonisation. S’appuyant sur le Nigeria, la République Démocratique du Congo et la Sierra Leone qui ont constitué son terrain d’étude, le Nobel d’économie présente les relations sociales en Afrique comme étant à la fois un trait distinctif et un atout dans les enjeux actuels de développement. Illustrant son propos avec l’intelligence artificielle, James Robinson estime que l’IA remplacera sans doute plusieurs emplois dans les pays du Nord, mais pas  autant en Afrique qui,  excelle dans les relations humaines. Selon l’économiste, les métiers de demain seront centrés sur le lien social, et là, l’Afrique a une carte à jouer.

Pr. James A. Robinson/ Prix Nobel d’économie 2024

Co-auteur du célèbre ouvrage « why nations fail », James Robinson insiste sur l’urgence pour l’Afrique d’avoir des institutions inclusives et participatives qui donnent la parole à tout le monde.

Le mérite revient à l’université de Dschang qui a mobilisé toutes ses énergies pour donner la possibilité à ses étudiants et enseignants d’échanger avec un prix Nobel. Ces efforts de l’institution confortent sa posture de leader en Afrique Centrale.

Article rédigé par Valdo SIEWE

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