Avec une gestion des ordures ménagères perfectible et même critiquable, la commune de Dschang est malgré tout un exemple à copier dans un contexte où la quasi-totalité des villes camerounaises ressemblent à des « poubelles géantes »

La gestion des ordures ménagères est un véritable caillou dans la chaussure des politiques publiques au Cameroun. Il s’agit aujourd’hui d’un réel problème de gouvernance urbaine, car la gestion des déchets est un élément incontournable dans l’amélioration de conditions de vie et la santé des populations.
Un appareillage institutionnel important pour un résultat peu élogieux
L’épineuse question de l’accumulation des déchets pourrait être tributaire au fait qu’il n’existe pas à proprement parler de loi sur la gestion des déchets bien que le pays soit doté d’instances régulatrices. Au rang de ces instances, on peut citer le Département des normes et du contrôle responsable de la gestion des déchets solides qui relève de la compétence du Ministère de l’environnement, de la protection de la nature et du développement durable (MINEPDED), le service en charge de la gestion des déchets médicaux du Ministre de la santé. Le Ministère de l’Habitat et du et du Développement Urbain (MINHDU) quant à lui est chargé entre autres, en matière de développement urbain, du suivi de l’application des normes en matière d’assainissement et de drainage, du suivi du respect des normes en matière d’hygiène et de salubrité, d’enlèvement et/ou du traitement des ordures ménagers, En outre, conformément à l’article 241 alinéa 3 de la loi N°2019/024 du 24 décembre 2019 portant Code général des Collectivités Territoriales Décentralisées, la communauté urbaine est compétente pour toute action relevant de l’intercommunalité, et à ce titre est compétente pour « (…) le nettoyage des routes nationales, régionales et départementales, ainsi que des espaces publics communautaires ; le suivi et le contrôle de la gestion des déchets industriels ; l’élaboration des plans communautaires d’action pour l’environnement, notamment en matière de lutte contre les pollutions et les nuisances, de protection des espaces verts ; la création, l’entretien et la gestion des espaces verts, parcs et jardins communautaires ; la collecte, l’enlèvement et le traitement des ordures ménagères (…) ». Malgré cet appareillage institutionnel, les villes camerounaises sombrent sous le joug des déchets.

Dans ce contexte d’insalubrité grandissante dans nos villes, la commune de Dschang semble être le borgne au pays des aveugles. La cité universitaire a fait de la gestion des ordures ménagères une de ses attractions. En effet, le 22 Juin 2021, Le ministre de la Décentralisation et du Développement local, Georges Elanga Obam, inaugurait la station de tri modulaire et semi-autonome des déchets de Siteu à Dschang.

D’une capacité de tri de 7 tonnes de déchets ménagers par jour, la station de tri modulaire et semi-autonome des déchets est un fleuron de la coopération décentralisée entre la France et le Cameroun. Cette grande acquisition permet à la commune de valoriser une importante partie de ses déchets. Si la politique nationale de gestion des déchets pose un épineux soucis, la question que l’on pourrait se poser c’est comment résistera une dent saine au milieu des dents cariées ?
Article rédigé par Valdo SIEWE

