Depuis quelques jours, je suis avec beaucoup d’intérêt la polémique autour de la prise de parole d’un paneliste sur un plateau de télévision au sujet d’un de nos héros nationaux. Sur les réseaux sociaux, les débats s’enflamment donnant lieu à des déclarations qui parfois frisent non seulement le repli identitaire mais aussi une hétérogénéité de l’histoire du Cameroun. Cette situation est le prétexte de cette chronique.

Ce que j’entends par « imposteur » de l’espace public

Les débats dominicaux constituent une grande tribune de l’espace public médiatique au Cameroun. Ces dernières années, l’on observe une sorte de redondance des visages qui apparaissent au petit écran pour s’exprimer sur pratiquement tout type de sujet. Le même paneliste peut débattre ce dimanche sur une question d’économie et le prochain dimanche, sur une chaîne de télévision concurrente, il est accueilli pour un sujet de sport où même de politique. L’imposteur à mon sens c’est ce spécialiste de tout mais finalement de rien hélas.

Comment a-t-on pu construire un espace public médiatique qui soit investi par des « imposteurs » ?

La nature a horreur du vide et les médias audiovisuels ne dérogent pas à ce principe.  Sans vouloir déresponsabiliser les journalistes et présentateurs d’émissions dominicales susmentionnées, il convient de relever combien il est difficile d’avoir sur son plateau des spécialistes qui peuvent parler avec autorité sur une question. Au fil du temps, on a comme impression que les experts développent une sorte de média-phobie. Les plus courageux à l’observation ont souvent des ambitions politiques ou politiciennes. Les médias audiovisuels, dans les contraintes de production et parfois même la recherche des moyens faciles, se retrouvent entrain de donner la parole à ces « imposteurs » qui finalement servent de la merde à l’audimat.

La responsabilité de chaque Camerounais

L’imposture ne prendra fin que si chaque Camerounais d’une expertise avérée dans son domaine, accepte de partager avec le grand public ses connaissances. Il est parfois choquant et même révoltant de voir comment certains panelistes balbutient sur des sujets pourtant très techniques. Qui de mieux pour parler de la médecine qu’un médecin ou tout au moins un personnel de santé? Qui de mieux pour parler des questions d’économie ou de fiscalité qu’un expert en la matière ? Et finalement qui de mieux pour parler de « la vraie histoire du Cameroun » qu’un historien ou tout au moins une personne dont l’âge est susceptible de constituer une source fiable? Vivement que l’imposture cesse dans l’espace public médiatique au Cameroun.

Chronique rédigée par Valdo SIEWE

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3 commentaires

  1. Il ya aussi de la prostitution politique, j’entends par là le fait que les gens déforment le savoir pour l’adapter a un programme ou une action politique, soit pour plaire à son ndjoudjou politique, soit pour détruire l’image de son adversaire

  2. Wouahouuu bro ,je suis fier de te lire , de visiter ton site web

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